Malgré des progrès constants, les chutes en hauteur restent l’une des principales causes de blessures et de décès en Europe. C’est pourquoi des réglementations relatives aux équipements de protection antichute existent et sont régulièrement mises à jour, afin de s’assurer que les fabricants se conforment à certaines exigences. Ces réglementations et les normes associées auxquelles les fabricants d’équipements de protection antichute doivent se conformer sont essentielles lors d’applications de travail en bord d’arêtes.
Dans cet article, Tim Bissett, Responsable technique pour la protection antichute chez MSA Safety, s’intéresse aux normes applicables au travail en bord d’arêtes, aux caractéristiques que vous devez rechercher pour l’équipement que vous utilisez, ainsi qu’aux processus que vous devez mettre en œuvre, en abordant notamment l’importance cruciale d’un plan de sauvetage.
Tim est Responsable technique pour les systèmes techniques Latchways® depuis 18ans. Son rôle consiste également à contribuer au développement de normes de produit pour les EPI, ce qui implique de s’intéresser aux systèmes et aux méthodesde test, ainsi qu’à l’évolution des normes pour s’adapter aux besoins de l’industrie en perpétuelle évolution. Il est également membre du Comité technique BSIPH/5, au sein duquel il réunit deux groupes de travail pour le CEN/TC160.
Le «travail en bord d’arêtes» ou «travail au niveau d’un bord» est défini comme le travail sur un bord non protégé d’une plateforme, d’un sol ou d’une autre structure où existe un risque que le câble ou la longe antichute d’un travailleur entre en contact avec un bord d’arête . Dans la plupart des cas, les applications de bord d’arêtes se produisent lorsqu’un travailleur est connecté à un point d’ancrage situé en dessous de son anneau en D dorsal, mais ces situations peuvent également se produire pour des points d’ancrage situés au-dessus de cette position.
Les applications de travail en bord d’arêtes présentent des contraintes et des risques de sécurité bien spécifiques; l’un d’entre eux étant le risque accru que la longe du système antichute s’effiloche, soit coupée ou encore le risque aggravé de choc contre le bord en cas de chute. Le cas se complique encore si le travailleur subit un effet pendulaire après sa chute. Les frottements liés à ce mouvement augmentent les risques d’endommagement ou de rupture de la longe.
Les risques associés nécessitent de porter une attention toute particulière aux critères de test dans le cadre des normes applicables, de respecter les meilleures pratiques et de choisir l’équipement adapté au travail. Commençons par les normes que vous devez connaître.
Commençons par le début: avant de démarrer le travail en bord d’arêtes, il est nécessaire de vérifier que l’équipement que vous utilisez est conforme aux normes applicables. Ces normes peuvent parfois être complexes, c’est pourquoi nous les avons résumées ci-dessous.
Règlement relatif aux EPI (UE) 2016/425
Ces réglementations, qui ont été introduites pour la première fois en2018, ont imposé des exigences supplémentaires aux fabricants d’EPI, y compris une évaluation des risques pour lesquels l’EPI est destiné à fournir une protection ainsi que des modifications des exigences relatives au marquage du produit. Il est essentiel que les acquéreurs d’EPI vérifient que leurs fournisseurs satisfont aux nouvelles exigences réglementaires. Vous pouvez vérifier ceci en consultant le marquage CE apposé à l’EPI. Ce marquage démontre la conformité à la législation européenne en vigueur.
EN360 et CNB/P/11.060
La norme EN360:2002, applicable aux dispositifs stop chute rétractables appelés antichutes à rappel automatique, est en cours de révision et passera bientôt en phase de vérification avant sa publication. Au vu de leur popularité croissante, il est très probable qu’une norme mise à jour intègre les dispositifs avec une seule ou deux longes en simultané.
Veuillez noter que les antichutes à rappel automatique traditionnelles ou pour applications au-dessus de la tête satisfaisant aux exigences de l’EN360:2002 ne sont pas nécessairement conçues ou certifiées pour arrêter une chute au-dessusd’un bord. Vous devez respecter les étapes nécessaires afin de veiller à toujours sélectionner l’équipement parfaitement adapté au travail en cours.
Le CNB/P/11.060 est un document de coordination associé à l’EN360:2002. Ce document décrit les critères de test applicables à l’utilisation de l’antichute à rappel automatique dans le cas d’applications de bord d’arêtes. En particulier, ces systèmes antichutes doivent passer des testsde performances dynamiques, de résistance dynamique et statique lorsque la ligne de vie rétractable est sollicitée au niveau d’un bord dans le cas d’une application de bord d’arêtes. Il est essentiel de respecter ce document de coordination et les critères de test afin de limiter les risques que la ligne de vie s’effiloche ou se rompe en cas de chute.
En règle générale, on suppose que l’objectif de la protection antichute est de sauver la vie du travailleur en cas de chute. Même si ce n’est pas totalement faux, il ne s’agit pas non plus du scénario idéal. La hiérarchie des protections antichute contribue à prévenir qu’un travailleur ne se retrouve dans une situation de chute en fournissant des priorités allant des applications «préférées» aux applications «moins recommandées». Les applications de bord d’arêtes impliquent forcément de travailler avec un dispositif antichute: il s’agit de l’option la «moins recommandée». Ce n’est pas quelque chose qui doit être pris à la légère et vous ne devriez choisir cette option qu’en dernier recours, si les trois autres possibilités énoncées ci-dessous ont déjà été explorées.
Intéressons-nous maintenant aux éléments essentiels à prendre en compte si, après avoir suivi cette hiérarchie de la protection antichute, le travail en bord d’arêtes reste toujours la seule option possible.
Tout d’abord, tous les harnais sur le marché doivent être conformes à la norme EN361:2002. C’est un fait. Cependant, un harnais de bonne qualité, qui est confortable, ne limite pas les mouvements du travail et limite les chocs sur le corps de l’utilisateur en cas de chute, va bien plus loin qu’une simple conformité.
Pour atteindre cet objectif, l’ajustement du harnais est essentiel. Les sangles cuissardes et d’épaule doivent être facilement réglables pour un ajustement adapté et confortable. En fin de chute, l’utilisateur doit avoir la tête vers le haut et être penché légèrement vers l’avant. Ceci est très important pour une bonne répartition de la charge sur les sangles cuissardes et sur l’ensemble du corps, de sorte à soutenir et à protéger au maximum la colonne vertébrale et le bassin. En cas de chute, un harnais bien ajusté et de bonne qualité peut contribuer à limiter les effets de syncope ou de traumatisme par suspension (plus de détails ci-dessous).
Bien qu’il soit extrêmement important, l’ajustement ne constitue qu’un seul des éléments à prendre en compte. Les harnais de protection antichute sont des pièces sophistiquées et de nombreux éléments de conception définissent leurs performances,tels que des matériaux adaptés pour un meilleur ajustement et pour s’équiper du harnais rapidement, la façon dont la saleté exerce une influence sur les sangles, etc. En cas de doute sur le harnais le plus adapté pour vous et pour le travail à accomplir, n’hésitez pas à consulter un fabricant digne de confiance.
Il est absolument essentiel de s’assurer que vos collaborateurs ont suivi un programme de formation complet. Les employeurs ont non seulement la responsabilité de fournir des informations, des instructions et des formations adaptées à leurs employés, mais les formations confèrent également la confiance, les compétences et les connaissances à ceux qui travaillent en hauteur pour accomplir leur mission efficacement et en toute sécurité. Les formations permettent également aux opérateurs d’apprendre à utiliser, nettoyer et entretenir correctement leur équipement.
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